A Saint-Sériès, au lieu-dit Bosc du Pouget, des fouilles ont mis à jour du mobilier moulé attestant une occupation à l’Age du Fer. Par contre la localisation de l’habitat n’a pas pu être déterminée. Celui-ci pourrait se situer au sommet de la colline, mais le couvert végétal ne permet pas d’ observer le sol.
A partir des années 50 après J.C., une nouvelle phase de colonisation s’est développée dans les alentours.
Malgré son nom typiquement médiéval, Saint Sériès ne livre pas de vestiges gallo-romains.
En 1295, on recense 100 habitants sur le site, répartis en 20 feux (feux = famille, foyer). Saint Sériès appartient alors à la baronie de LUNEL qui va du Vidourle au Bérange et de Saint Sériès à la mer.
Sur l’ancienne route D34, une borne-terme surmontée d’une croix délimitait au Nord Saint Félix de Sinistrargues dépendant de la seigneurie de Boisseron (Comté de Melgueil) et au Sud Saint Sériès.
Saint Félix de Sinistrargues dérive directement de la forme latine fondée sur le surnom "sinister" et sur le suffixe"Anicis" (d’après Hamlin).Ce surnom se réfère à un domaine gallo-romain, Saint Felix étant le vocable de l’église médiévale Proche de Saint Félix, le toponyme "Terme" désigne une limite (liée à la route ?, aux terres appartenant au mas ?).
"Courchan" doit vraisemblablement renvoyer à la division des terrains et non à une petite parcelle (de l’occitan "courchan" : diviser, raccourcir ?).
"La Ronde", une des parcelles de "Puech Moutarde" devrait son nom à la présence d’un puits détruit depuis quelques décennies.
Le "Cimetière" désigne le parc enclos de murs proche du Mas Saint Félix. Le cadastre de 1812 mentionne qu’il s’agit d’un jardin et bien qu’il soit actuellement abandonné, le lieu était un parc d’agrément avec une fontaine en rocaille toujours conservée.
Saint Félix dépend aujourd’hui de Saint Sériès qui l’a remplacé à une époque indéterminée, comme chef-lieu de paroisse.
L’habitat du haut Moyen Age semble avoir été perché sur la colline des Cabanelles occupée vraisemblablement du Xème au XIIème siècles.
Mais il ne s’agirait que d’un habitat modeste n’ayant laissé aucune trace de toponymie.
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Le nom d’ un Saint pour désigner la commune pose un problème un peu particulier.
Ce nom renvoie à Aredius, nom porté par un évêque de Gap mort en 604 et par un évêque de Lyon mort en 615.
La forme actuelle s’explique par une mécoupure (mauvaise coupe dans un mot) : le "S" initial de Sériès est en fait la consonne finale de Sanctus, palatalisée en "CH" puis réduite à "S" (Sanch Ererio).
Saint Sériès n’est mentionné qu’à partir de 1226 : Sanctum Chererium, Prior Saint Erigii en 1392, Saint Erigio à la fin du 14eme,Saint Sériès en 1526, Priore Saint Erigii en 1529, Saint Cirier en 1622, Saint Seriezy en 1626, Saint Serich en 1648, Saint Ceriez en 1703, Saint Sériès en 1705, Saint Siriès en 1740, Saint Seriés en 1770, Saint Serieh en 1771.
Les plus vieux registres d’état civil conservés aux archives de l’Hérault à Montpellier débutent en 1635 et nous prouvent qu’à cette date, une société bien structurée vit dans ce lieu autour du "Seigneur" Louis de VIBRAC et de sa famille.
En 1703 et 1704, le village, comme beaucoup d’autres dans cette région, fut en partie détruit par la guerre des Camisards. Par contre la révolution de 1789 ne changea pas grand chose à la vie des villageois, si ce n’est que le "Seigneur" (toujours un De VIBRAC) deviendra un jour Maire....
Vidourle, Fleuve côtier de 85 km, bien qu’éloigné de 1 km, faisait partie intégrante du village :
# il a donné le nom de pélicans aux habitants (les pêcheurs nouaient de grands draps autour de leur coup en guise d’épuisette afin de laisser libres leurs bras, d’où l’apparence d’un pélican).
# il nourrissait la population grâce aux poissons, mais aussi grâce au moulin de la Roque.
# il servait de lavoir à toutes les ménagères.
Vidourle est une des rares rivières dont on parle comme d’une personne, sans employer d’article. Ses crues très fortes ont donné un nom commun : les vidourlades.
D’après les anciens du Village, le barrage au niveau du moulin de la Roque daterait de l’époque romaine.