A mi-chemin entre le fier Pic Saint-Loup et la grande bleue, aux confins de la garrigue et de la plaine littorale, couverte de vignobles dont la monotonie est rompue par des bosquets de pins, se dresse Le Crès.
Chaque jour, le spectacle merveilleux du renouveau de la nature au levant, nous interpelle. Depuis quand les hommes ont-ils choisi de vivre sur ces collines de cailloux, descendant en pente douce vers les étangs ?
Des silex taillés révèlent la présence de vie humaine dés le paléolithique. Au néolithique (âge de la pierre polie), quatre villages s’étendaient le long du Salaison.
Des restes de murs, de tuiles, de débris retrouvés au lieu dit « Terre Del Rey » et « Bélumet » prouvent la présence de l’homme à l’époque Gallo-Romaine. Sans oublier les deux bornes milliaires, érigées sur la Voie Domitienne reliant Rome à l’Espagne, aujourd’hui placées l’une dans la cour de la Maison du Patrimoine, l’autre insérée dans le mur de l’église.
C’est au VIème ou VIIème siècle, lors de la christianisation du Languedoc, que la communauté chrétienne rurale de « Villa Sancti Martini de Crecio » apparaît comme le noyau de notre village.
Son histoire, à l’époque féodale, est liée à celle des seigneurs de Castries, des Guilhem, des Evêques de Maguelone, des puissants Comtes de Mauguio, des seigneurs de Montpellier et des Rois d’Aragon et de Majorque. Aussi au gré des successions et des donations, le hameau de Saint-Martin-du-Crès se trouve successivement entre les mains de ces différentes maisons. C’est à cette époque que se crée le Consulat « Castelnau-Le Crès du Salaison ».
Le sort du Crès est désormais lié pour plusieurs siècles à la ville de Castelnau et tourne rapidement à la domination totale de cette dernière.
Au cours des guerres de religions, Le Crès est plongé avec le Languedoc dans la tourmente. C’est après la bataille de Maucontour, menée par l’Amiral de Coligny pour aller au devant des secours étrangers, que l’armée des Princes, surprise dans notre village par la garnison de Montpellier, perdit quatre-vingt chevaux. L’Amiral, furieux, fit raser le Château du Crès.
Lorsque survient la révolution française, l’Assemblée Nationale entreprend la réorganisation de l’administration du Royaume et le Crès devient « commune de Castelnau, section du Crès ». Cette section, toujours parent pauvre et minoritaire de la commune, envoie à Castelnau des conseillers municipaux qui se constitueront par la suite en commission syndicale.
De la suprématie de cette ville naissent des abus qui constituent le support de la pétition de 1845 réclamant l’autonomie de la ville du Crès.
Grâce à une lutte ardue et à l’entêtement des Cressois, vingt-huit ans plus tard, le 30 septembre 1872, Monsieur Adolphe THIERS, Président de la République, signe le décret qui couronne tous ces efforts. Le Crès devient une commune à part entière.
Le Crès a donc fêté ses 135 ans le 30 septembre 2007.